En 2024, on peut observer en Hauts-de-France 69 913 créations d’entreprise* et 32 165 accompagnements de porteurs de projets à la reprise ou création d’entreprise déclarés dans l’outil régional La Maison des Entrepreneurs. 

*Source BPI

Quels sont les besoins réels, les ressources et leviers de ces porteurs de projets ?

Pour le savoir, le pôle Data/Études de HDFID a mené deux enquêtes en 2024 auprès de porteurs de projets accompagnés via le programme régional « Maison Des Entrepreneurs ». En effet, une première enquête avait été menée pour comprendre les besoins, les ressources et les leviers financiers utilisés par les créateurs d’entreprise accompagnés sur la phase de « Montage financier » mais afin d’avoir une vision plus globale et pouvoir identifier des axes d’améliorations cette même étude a été menée sur une cible différente : les créateurs d’entreprise non accompagnés sur la phase de « Montage financier ». 

Cible = porteurs non accompagnés en phase de montage financier 

Envoi à un échantillon de 8 381 porteurs de projets inscrits depuis le 1er janvier 2020 sur la plateforme  

 261 répondants : taux de retour à 3% (sans aucune relance) 

Selon la cible interrogée, le profil des répondants diffère en termes de sexe et de type d’entreprise créée :

• Les porteurs accompagnés en phase de « Montage Financier » sont une cible majoritairement de créateur d’entreprise « classique »
• Tandis que les porteurs non-accompagnés en phase « Montage Financier » sont majoritairement des créateurs de micro-entreprise et une population largement plus féminine. 

Qu’en est-il de leurs besoins de financement ? 

Quelle que soit la cible la majorité des porteurs mobilise des fonds financiers. Même si la proportion est moindre pour les porteurs non-accompagnés en phase de « Montage Financier », au-delà de l’apport personnel 1 porteur sur 4 a tout de même mobilisé des fonds financiers externes. 

On constate que le type de structure créée à un impact sur le besoin de financement mais les moyens financiers externes ne sont tout de même pas exclusifs aux créations d’entreprises « classiques ». En effet, sur la cible des porteurs accompagnés en phase de « Montage Financier », les créateurs d’entreprises « classiques » (207 répondants) ont généralement couplé leur apport personnel à des moyens financiers externes (83%) alors que ce n’est le cas que pour 1 créateur sur 2 de plus petite structure (52 répondants) qui mobilise soit de l’apport personnel soit des moyens financiers externes. A contrario, sur la cible de porteurs non-accompagnés en phase de « Montage financier » 25% des porteurs ont tout de même eu recours à du financement externe et majoritairement pour des créateurs de micro-entreprise. 

Quelle que soit la cible l’apport personnel est majoritairement constitué d’une épargne personnelle. 

En ce qui concerne les moyens financiers externes, pour les porteurs accompagnés en phase de « Montage Financier » il s’agit essentiellement de prêt bancaires ou prêts d’honneurs alors qu’il s’agit principalement de mobilisation de fonds issus de dispositifs d’aide pour les non-accompagnés. 

Comment s’est passé la recherche de financement ? 

On constate que les porteurs n’ayant pas recours à la phase de « Montage Financier » et qui ont tout de même enclenché une démarche de recherche de financement ont ressenti plus de difficultés dans leurs recherches. Plus généralement, l’accompagnement par les structures est primordial est a un impact qui peut être positif ou négatif. 

Voici un apperçu du ressenti des répondants face à la recherche de financements :

Quelles sont les facilités et les difficultés rencontrées lors de la recherche de financements ?

Qu’en est-il du plan de financement ?

Les porteurs n’ayant pas recours à la phase de « Montage Financier » sont un peu moins nombreux à avoir rencontré des difficultés pour estimer les différents postes budgétaires : 53% vs 64% des porteurs accompagnés. Les postes qui semblent être les plus difficiles à estimer sont les mêmes pour les 2 cibles : La trésorerie de départ et l’évolution du BFR en prévision d’une augmentation du CA. 

Enfin, le plan de financement estimé s’est avéré parfois être inférieur au réel ce qui peut avoir une incidence sur la viabilité de la création d’entreprise. 

Quel que soit le profil du porteur, il serait intéressant d’intégrer dans chaque parcours d’accompagnement un module de sensibilisation au « soutien financier », si le porteur ne choisit pas d’être accompagné sur la phase « Montage Financier » ou mettre en place un autodiagnostic « financement, ça vous dit quoi ?» pour identifier la maturité du porteur sur le sujet.