Financement de l’innovation des startups : HDFID partenaire du projet de recherche STEFI, Lauréat ANR
Une étape cruciale lors du lancement d’une startup est de trouver du financement tout au long du cycle de vie de celle-ci et pas seulement lors de son démarrage. De plus, avoir envoyé les bons signaux aux multiples financeurs qui existent n’est pas une chose facile pour les entrepreneurs.
C’est pourquoi l’Université de Lille, en partenariat avec HDFID, a déposé en 2021 à l’ANR (Agence Nationale de la Recherche) un projet de recherche intitulé STEFI (Les Start-ups : Trajectoires Entrepreneuriales et Financement de l’Innovation). Ce projet démarrera en janvier 2023 et durera 3 ans.
Grâce à des analyses chiffrées, il a pour vocation de mieux orienter les politiques publiques locales en matière de financements publics des start-ups mais aussi de fournir des clés aux entrepreneurs pour décrocher ces financements.
Retrouvez ci-dessous le témoignage de Valérie François enseignante-chercheuse ”aux multiples idées” de l’Université de Lille et coordinatrice scientifique de ce projet, qui présente les grandes lignes de STEFI.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis maître de conférences à l’université de Lille en Sciences de Gestion avec une spécialité en Entrepreneuriat. Pour la partie enseignement, je suis rattachée au département Gestion des Entreprises et des Administrations de l’IUT de Lille. Je travaille également en collaboration avec le département Informatique et avec les jeunes entrepreneurs autour de la digitalisation de leur activité via la méthode Agile. Pour mon activité de recherche, je suis rattachée au laboratoire LUMEN. Mes recherches portent sur l’entrepreneuriat et en particulier sur les jeunes entreprises innovantes appelées le plus souvent start-ups
Je suis la coordinatrice scientifique de ce nouveau projet de recherche intitulé STEFI (Les Start-ups : Trajectoires Entrepreneuriales et Financement de l’Innovation) qui a obtenu un financement de l’ANR (Agence Nationale de la Recherche) en juillet 2022. Il a pour objectif général de faire avancer et évoluer les modalités de financement des start-ups en Hauts-de-France.
Présentez-nous le projet de recherche STEFI : quels sont ses principaux objectifs ?
Entre 2014 et 2019, j’ai déjà collaboré avec HDFID sur une étude portant sur les jeunes entreprises innovantes et les difficultés rencontrées par celles-ci. Nous menons avec l’Université de Lille et HDFID un véritable partenariat avec de multiples actions qui favorisent le rapprochement du monde de la Recherche et de l’entreprise.
Nous avons souhaité à travers ce nouveau projet de recherche STEFI, qui durera 3 ans (du 01/01/2023 au 31/12/2025), donner une continuité par rapport à cette première étude en analysant les méthodes de financement de ces jeunes entreprises innovantes et leurs trajectoires entrepreneuriales. Nous allons pour cela utiliser de nouvelles bases de données plus qualitatives et surtout de plus grande taille grâce aux outils dont dispose actuellement HDFID et que l’on combinera avec des données nationales.
Les attentes sont nombreuses sur cette étude. Tout d’abord sur le lien signaux d’innovation/financement.
- Mieux définir les caractéristiques et les indicateurs permettant d’identifier le caractère véritablement innovant d’une start-up
- Mieux identifier les projets financés par le biais de programmes d’accompagnement et de financement à la création d’entreprises comme STARTER, pour proposer un suivi et des financement mieux adaptés aux besoins, mais aussi connaitre leurs performances après quelques années.
Ensuite nous allons travailler en parallèle sur les trajectoires d’innovation avec des études de cas d’une vingtaine de start-ups en Hauts-de-France. Dans cette partie, nous aborderons davantage le financement tel qu’il est vécu par les entrepreneurs, et par l’éco-système entrepreneurial des Hauts-de-France. Nous étudierons notamment comment la stratégie de présentation et de valorisation des projets influe sur le financement (par exemple, comment cette présentation évolue en fonction des différents financeurs)
Pour le moment, il n’y a pas de ciblage sectoriel prévu. Cependant, nous ferons un focus particulier sur les entreprises liées au développement durable et à l’environnement pour analyser les comportements des financeurs sur ces projets. Si un focus spécifique est fait sur la région Hauts-de-France, nos données nous permettent d’élargir l’étude à l’échelon national. Cela permettra aux membres de l’écosystème entrepreneurial en Hauts-de-France d’avoir des repères sur les autres pratiques effectuées dans des entreprises de même dimension dans d’autres régions françaises.
Qui sont les partenaires impliqués dans ce projet ? Quel est le rôle de HDFID ?
L’Université de Lille est le coordinateur scientifque du projet.
HDFID est le partenaire ”entreprises” car l’agence dispose d’outils, notamment avec le programme STARTER, et de bases de données précises avec ASTRIDE sur les entreprises régionales. A travers ce projet de recherche, le service Centre d’Etudes et Aides à la Décision (CEAD) de HDFID dirigé par Jean-Christophe GODEST souhaite monter en compétence sur l’évolution de la structuration financière des entreprises pour analyser leurs performances depuis leur création.
En ce sens, l’analyse croisée des bases de données régionales sur les entreprises avec des données nationales permettra de connaitre précisément leurs performances.
D’autres acteurs majeurs dans le monde de la Recherche sont également engagés : l’Université Catholique de Lille (Mathieu BELAROUCI), l’Université Paris Panthéon Sorbonne (Jean-Francois SATTIN) et l’Université de Paris-Nanterre (Céline BARREDY).
Plusieurs recrutements de chargés de mission d’un an sont prévus à Paris et Nanterre en 2023. A Lille, nous aurons prochainement le recrutement d’un ingénieur de recherche spécifiquement sur ce projet pour un contrat de 18 mois principalement sur la gestion des bases de données.
Photo : la jeune entreprise Bioteos créée en 2021 et implantée sur le campus d’EuraTechnologies à Willems (59) a remporté plusieurs concours lui permettant d’obtenir le capital nécessaire pour lancer sa start-up et développer sa technologie dans le domaine de l’amélioration de la qualité de l’air. Il lui reste aujourd’hui encore quelques verrous technologiques à lever pour perfectionner son prototype.
Quels sont les impacts et les enjeux de ce projet sur le financement des startups ?
Nous aurons un impact indirect en fournissant des outils d’aides à la decision pour les aides publiques en faveur des entreprises. Nous alimenterons la reflexion des décideurs publiques afin de les guider dans d’éventuelles projets de réorientation des financements publics.
Nous pourrons également grâce à nos analyses et nos bases de données alimenter les réseaux de financement participatifs (crowdfunding) ou les business angels.
Autre impact de cette étude, nous pourrons affiner les axes de formation des jeunes entrepreneurs en améliorant leur approche du financement qu’il soit public ou privé.
Le financement de la création d’activités est un sujet en pleine effervescence avec de nouvelles formes qui apparaissent. Quelles sont ces nouvelles formes de finance entrepreneuriale ? Sont-elles les clés du succès des start-ups d’aujourd’hui ?
Depuis la crise bancaire et financière de 2008 sont apparus de nombreux supports de financement avec le boom du crowdfunding, du family business, des business angels (mais aussi des réseaux de business angels) ou bien encore du capital risque (appelé aussi ”venture capital”). Les financement croisés se multiplient également.
Autre fait marquant : la segmentation des modes de financements. Il y a de plus en plus de financements ciblés sur des projets liés au développement durable, à l’entrepreneuriat féminin ou à des projets de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Mais ce ne sont que des tendances qui demandent à être validées.
”HDFID apportera toute son expertise et sa connaissance du terrain”
”Depuis de nombreuses années, HDFID collabore avec des chercheurs de l’Université de Lille et de l’Université Catholique de Lille autour de sujets comme l’identification d’entreprises à potentiel d’innovation, le financement des startups, la mise en perspective de typologies spécifiques d’entreprises… C’est naturellement que HDFID a répondu présent pour rejoindre ce consortium de recherche à travers un projet aujourd’hui lauréat de l’Agence Nationale de la Recherche. Dans ce cadre HDFID apportera toute son expertise et sa connaissance du terrain pour challenger les hypothèses et révéler de nouveaux résultats de recherche qui porteront sur le financement de l’innovation.
Jean-Christophe GODEST, Responsable du service Centre d’Études et d’Aide à la Décision (CEAD) | HDFID