L’incubateur académique d’IMT Nord Europe propulse les projets technologiques en start-up innovantes

Un incubateur académique est une structure liée à une université ou à une institution d’enseignement supérieur, dont le but est de soutenir les projets innovants et les start-ups naissantes. Il offre des ressources comme des locaux, des conseils, des formations, et des opportunités de financement pour aider les étudiants, les chercheurs et les jeunes entrepreneurs à transformer leurs idées en entreprises viables.

Focus dans cet article sur l’incubateur d’IMT Nord Europe, véritable lieu de rencontre privilégié entre les porteurs de projets, les start-ups, les étudiants, les doctorants, les post-doctorants, les chercheurs et les acteurs du monde de l’entrepreneuriat et de la création d’entreprises en Hauts-de-France. Déployé à Lille, Douai et Saint Omer, l’incubateurs/accélérateur d’IMT Nord Europe se concentre sur l’accompagnement de projets à fort potentiel technique et/ou scientifique sur les thématiques d’excellence portées par l’école d’ingénieur sur l’un de ses 5 campus (Douai, Lille, Valenciennes, Dunkerque et Alençon) et 6 implantations avec Saint-Omer à La Station.

Rencontre avec son responsable innovation et entrepreneuriat : Sylvain DUFOURNY.

 

Edwige Jessel Rives Créatives

Sylvain DUFOURNY, Entrepreneuriat de l’

Bonjour Sylvain, comment devient-on responsable du pôle Innovation et Entreprenariat de l’IMT Nord Europe ?

Je suis arrivé en septembre 2022 en tant que responsable Incubateur et Accélérateur à l’IMT Nord Europe. Je suis revenu dans l’école qui m’a diplômé en 1999 et qui m’a incubé la même année.

J’ai ensuite eu une activité économique importante via des sociétés que j’ai créées ou reprises. Mes activités étaient orientées vers l’ingénierie pédagogique et en particulier vers la conception, le développement, la distribution de business game. Ce sont des outils pédagogiques permettant aux participants d’apprendre « sans douleur », par le jeu les sciences de gestion ou du management au sens large.

En parallèle des ces activités, je suis retourné sur les bancs de l’école pour réaliser un doctorat en informatique (obtenu en 2018) orienté vers l’optimisation qui est désormais une composante de l’Intelligence Artificielle. Ce diplôme complémentaire m’a permis de mieux comprendre le monde de la recherche, des laboratoires, des communautés scientifiques. J’occupe depuis 1 an le poste de responsable Innovation & Entreprenariat afin de développer le transfert de technologies issues de nos laboratoires vers le monde économique.

Peux-tu nous présenter les membres de ton équipe et décrire ton rôle et leur rôle ?

Mon service porte 3 actions :

  • Le prototypage : réalisé par le FabLab et le centre de prototypage industriel de l’école. Cette activité est pilotée par Hadrien CARPENTIER qui vient de nous rejoindre (juin 2024). Il travaille au quotidien avec Christophe CAPPELAERE, ingénieur fabrication numérique, Fabrice MONNIER et Sylvain DALLOUIN, techniciens en fabrication numérique.
  • L’accompagnement de projet d’innovation : nous accompagnons des porteurs de projets technologiquement innovants. Nous accompagnons aussi les entreprises existantes dans leurs projets d’innovation. Notre métier est de « dérisquer » la conduite de ce type de projet. Pour réaliser ces missions, Maryse DELEHEDDE, à Saint-Omer, Thomas BEYAERT et moi-même à Lille et Douai pilotons les incubateurs sur ces territoires. Nous travaillons également au quotidien avec les 300 personnels de l’école dédiés à la Recherche afin de sourcer les sujets potentiellement murs pour rencontrer un marché. Un recrutement sur ce thème est envisagé dans la cadre du Pôle Universitaire d’Innovation Lillois pour lequel nous sommes fondateur.
  • La formation et la sensibilisation à l’innovation : Audrey BOUILLOT intervient majoritairement sur les premières démarches d’un projet d’innovation que nous nommons la pré-incubation. Elle se charge également de la formation de nos élèves ingénieurs sur la thématique innovation et création de valeur. Enfin, Audrey est le relais communication de l’équipe.

Peux-tu nous donner un aperçu des incubateurs accélérateurs de l’IMT Nord Europe en quelques chiffres ?

Actuellement, nos incubateurs sont implantés sur 3 bassins de vie : Lille, Douai et Saint Omer. Nous comptons sur ces implantations environ 30 projets suivis. Ce nombre assez modeste au regard de leaders du marché s’explique assez naturellement par l’intensité technologique que nous imposons aux projets suivis.

C’est quoi concrètement un incubateur académique ?

Un incubateur académique est un incubateur porté par un établissement de recherche et d’enseignement supérieur. Je dénombre 2 incubateurs dans ce cas en région : Incubateur Créinnov de l’Université de Lille et l’incubateur IMT Nord Europe.

Ces incubateurs sont par essence adossés à des centres de recherche. Cet adossement est un différenciateur important car il permet pour les projets qui le nécessite de disposer de l’expertise scientifique des Enseignants Chercheurs des laboratoires académiques. Aussi, ces incubateurs sont gratuits. En effet, les incubés sont accueillis sans engagement financier ni prélèvement sur les fonds levés par les startups. Nous effectuons une mission de service public. Le rapport est, à mon avis, simple et sans contrepartie.

Comment votre programme d’accompagnement aide-t-il les porteurs de projet à concrétiser leurs idées et à lancer leurs entreprises ?

Nous accueillons les porteurs de projets au fil de l’eau. Nous les accompagnons en préincubation afin de les préparer à l’incubation après un jury d’admission. Les programmes d’incubation sont personnalisés tout comme l’accompagnement. Nous nous appuyons sur l’excellent programme de formation de la région porté par HDFID et le complétons par des ateliers individuels avec les porteurs de projet. Ces moments sont animés par les membres de l’équipe ou par des professionnels (avocats, expert-comptable, commissaire aux comptes…). Ces interventions sont aussi prises en charges par notre incubateur dans la limite de ses moyens et des besoins des projets.

Nous accompagnons les projets sur des périodes d’incubation assez longues (environ 18 mois renouvelables). En effet, les projets que nous soutenons sont souvent en lien avec l’industrie et présentent des verrous scientifiques qu’il faut lever.

Comment sélectionnez-vous les projets qui intègrent votre incubateur ?

Nous incubons des projets en lien avec l’un de nos 3 laboratoires qui travaillent sur les sujets suivants :

  • Système Numérique : IA, Data, Télécommunication et Réseau, Data de la santé, Vision…
  • Energie & Environnement : Energie du bâtiment, qualité de l’air
  • Matériaux et procédés : plasturgie, composites et bétons (formulation et mise en œuvre)

Nous accueillons tous types de porteurs de projets. Qu’ils soient élèves ou alumni ou porteurs sans aucune histoire commune avec l’IMT Nord Europe. D’ailleurs, 90 % des projets suivis sont exogènes et nous ne faisons aucune différence dans l’accompagnement.

Un conseil pour ceux qui souhaitent candidater à votre programme d’incubation ou d’accélération ?

Le seul conseil que je me permets de formuler c’est : OSEZ ! En effet, nous sommes bienveillants et nous accueillons tous types de projets. Si nous estimons que nous ne sommes pas en mesure d’accompagner convenablement un porteur, nous le réorientons vers un autre incubateur plus adapté.

Pour postuler, il suffit d’envoyer un mail à incubateur@imt-nord-europe.fr. C’est simple, efficace. Nous répondons rapidement à toutes les sollicitations.

Peux-tu partager avec nous quelques réussites ou histoires inspirantes d’entrepreneurs qui ont bénéficié de ce programme ?

Je ne dispose pas de tout l’historique de l’incubateur. Je peux simplement vous citer une entreprise qui est née au sein de l’incubateur il y a 23 ans et qui vit encore, la mienne (Strat&Logic). C’est une réelle réussite même si je n’ai plus d’activité opérationnelle dedans.

Plus récemment, l’entreprise Piano Led dirigée par Anthony BITAR est également une belle réussite. Elle se développe rapidement en France et à l’étranger. Je pense aussi à la société IZAAC créée par Léo-Paul KEYSER et qui s’attaque au suivi énergétique. Actuellement, nous accueillons aussi des lauréats French Tech Tremplin très prometteurs : Happlyz Medical, Lilaea et Behav.

Je fonde beaucoup d’espoirs sur 2 projets de spin off issues de nos labos qui, je l’espère rencontreront un succès commercial égal aux succès scientifiques déjà reconnus.

Quels sont vos liens avec l’écosystème et les acteurs de l’entrepreneuriat innovant en région Hauts-de-France ?

En tant qu’incubateur académique, nous sommes intégrés au réseau des Parcs d’Innovation. À ce titre, nous bénéficions de tous les outils offerts par la Région Hauts-de-France et diffusés par HDFID : formations, réseau, animation, événement et même financement (FRI). Nous travaillons donc régulièrement avec les Parcs d’Innovations dont les thématiques sont proches des nôtres. Aussi, notre dimension « Recherche » nous permet de nous rapprocher des activités des laboratoires lillois et de l’université. Nous sommes co-fondateur du Pôle Universitaire d’Innovation Lillois et portons une action (parmi les 9) de ce projet ambitieux qui vise à faire émerger de nombreuses start-up deeptech issues des laboratoires.

Quelles sont les tendances émergentes que vous observez en termes de produits et ou de solutions innovantes ?

Le numérique est partout, la data est omniprésente et les IA sont de plus en plus performantes. Les secteurs d’application de ces outils sont encore vastes et parfois inexplorés. Je citerai par exemple les matériaux connectés qui permettent de suivre la vie d’un matériau pendant son utilisation. Ce suivi déclenche les activités de maintenance au moment opportun et permet d’améliorer la sécurité des usagers. Actuellement, ce secteur est assez inexploré bien que les applications soient multiples.

Comment mesures-tu le succès de votre programme d’incubation et d’accélération ?

Plus nous sommes sollicités par nos incubés et plus ils estiment que l’on peut leur apporter quelque chose. C’est un critère de performance indéniable. Les statistiques classiques sont complexes à établir pour les projets que nous suivons pour lesquels le time-to-market est long et donc le risque élevé.

Quels sont tes plans pour l’avenir de l’incubateur de l’IMT Nord Europe ?

Nous avons 3 axes de développement en 2025, le déploiement dans d’autres zones économiques, la mise en œuvre d’une offre d’accompagnement des projets d’innovation dans les entreprises, et la création de spin-off basés sur les travaux valorisables issus de nos centres de recherche.

Retrouvez plus d’informations sur le site de IMT Nord Europe

Un article de David COASNE | Chargé de projets création d’entreprise
Dir. Entreprises et Réseaux
– HDFID

© Photos : IMT Nord Europe

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