Retour sur la masterclass “Devenir un leader agile et inspirant”
Jeudi 23 octobre dernier, nous avons eu la chance d’accueillir Michel Frisque pour intervenir dans la Masterclass organisée par HDFID sur le thème « Devenir un Leader Agile et Inspirant ». Ancien chef d’entreprise aujourd’hui guide de haute montagne expérimenté, il a su capter toute l’attention de son public grâce à un contenu dynamique ! Au programme : retour d’expérience, conseils et enseignements, mais aussi expérimentation, mise en situation, jeux de rôles… De quoi susciter rires, réactions, questions et échanges enrichissants !
Pourquoi un guide de haute montagne pour parler entrepreneuriat ?
Tout comme réaliser une ascension telle que celle du Mont Blanc par exemple, devenir chef d’entreprise est une expérience riche en rebondissements, apprentissages et émotions qui provoquent un véritable changement intérieur. L’engagement, la motivation et le sens des responsabilités font partie des qualités indispensables à ces 2 exercices, mais ce n’est pas tout !
Des métiers différents avec des objectifs communs
Finalement, un premier de cordée et un entrepreneur ont bien plus en commun qu’il n’y paraît : avoir un objectif clair et poser des jalons pour l’atteindre, préparer son parcours, tenter d’anticiper les imprévus, fédérer ses équipes et instaurer un climat de confiance pour guider tout le monde vers les sommets, transmettre et déléguer… En montagne, les conditions climatiques font que le cap peut être plus dur à atteindre que prévu. En entreprises, certains paramètres extérieurs peuvent aussi rendre les objectifs fixés plus difficiles à remplir, et il faut parfois accepter de modifier sa trajectoire pour parvenir à ses fins. Il peut arriver malheureusement, que cela entraîne une situation de crise, qu’il va falloir gérer.
L’importance de la vigilance et de la connexion
Le guide tout comme l’entrepreneur est en première ligne et donc très exposé aux risques. Il doit être vigilant, et avoir un niveau de conscience élevé pour mener à bien ses missions dans les meilleures conditions possibles.
La clé ? Une bonne connexion !
> La connexion à soi et à ses émotions, car elles renseignent sur ses besoin
> La connexion aux autres
> La connexion à son environnement.
Être connecté à l’autre, cela signifie tout d’abord d’être conscient de son état psychologique. Michel Frisque nous explique qu’il existe 3 zones dans laquelle un individu peut se trouver :
> La zone de confort
> La zone de découverte
> La zone de panique.
Dans sa zone de confort, il peut parfois s’ennuyer, mais il est nécessaire d’y retourner de temps à autres pour se régénérer. En revanche, mieux vaut éviter la zone de panique ! Dans cette zone, le cerveau reptilien prend le dessus et se met en mode « survie ».
« Les personnes que vous emmenez sont soit dans le désir, soit dans la peur. Mieux vaut les aider à être dans le désir. La peur consomme l’énergie, et est mauvaise conseillère. La pression est l’ennemi de la concentration ».
Lorsqu’un imprévu vient déstabiliser l’équipe, le leader doit faire en sorte d’éviter que ses membres ne basculent dans la panique, car cela risquerait de semer le chaos.
Mais alors, comment éviter cela ?
C’est là tout le rôle du leader : maintenir le cadre de confiance du groupe. Prévoir une stratégie en cas de crise, marquer un temps de pause pour observer, analyser, réfléchir et mettre en place cette stratégie tous ensemble, en définissant des rôles pour chacun.
Concernant la confiance, M. Frisque tient à préciser : « la confiance n’est jamais totale ni aveugle. La délégation sans contrôle, c’est dangereux ! ». Evidemment, faire confiance à con collaborateur et savoir déléguer est indispensable, mais pas sans une bonne préparation. Cela repose sur un entraînement commun par exemple, une transmission de compétences, un certain temps passé ensemble, à s’appréhender l’un l’autre. Une relation de confiance se construit, et vérifier que le travail soit bien fait fait partie intégrante de cette construction.
Rayonner plutôt que briller
Tel est l’adage de Michel Frisque. Un bon leader est un leader qui embarque ! Pour cela, l’écoute, l’humilité, l’observation et l’adaptation sont des qualités indispensables. Car on peut être leader sans dominer, et meneur sans donner l’impression d’imposer.
Repérer les signes de souffrance
Lors d’une situation de crise, certains collaborateurs vont être submergés par la panique, et basculer dans ce qu’on appelle le mode « survie ». Plusieurs indices peuvent vous mettre sur la voie : fatigue, repli sur soi, stress. Il ressasse le négatif en boucle et s’enfonce dans une spirale infernale, consommant en ce faisant l’énergie de son entourage. Il est en mode réflexe plutôt que pleine conscience, il perd ses ressources et son agilité. Cette grande souffrance, cela témoigne de besoins psychologiques inassouvis.
Accompagner et apaiser
Le rôle du leader à ce moment-là, est de cerner ces besoins afin de les nourrir en témoignant d’un comportement réconfortant, rassurant, et en avançant les « bons » arguments à son interlocuteur. Ce qu’on entend par « bon argument », c’est celui auquel l’interlocuteur sera le plus sensible.
La méthode DISC
Mais alors, comment décoder les besoins de son interlocuteur ? La méthode DISC en est un bon moyen. Ce test psychologique définit 4 catégories de profils comportementaux, chacune sensible à des arguments différents, et matérialisées par 4 couleurs : rouge, jaune, bleu et vert.
Source : https://sensy.me/methode-disc-management/
> Le profil rouge est centré sur les valeurs, et a besoin de considération, valorisation, respect et cohérence
> Le profil jaune est centré sur les idées, et a besoin d’attention, de stimulation, de disponibilité et de jeu
> Le profil bleu est centré sur la structure, et a besoin de confirmation, de méthodes, de processus et de savoir
> Le profil vert est centré sur les relations, et a besoin d’affection, de contact, de partage et d’appartenance.
Pour en savoir plus sur la méthode DISC, rendez-vous ici.
Une fois ces catégories appréhendées, le leader doit déterminer dans laquelle se situe son interlocuteur pour être à même de parler le même langage que lui, car sans cela, la compréhension ne sera pas possible. Par exemple, une personne animée par le contact et le relationnel aura peu de chances d’être convaincue par des arguments très rationnels comme des tableaux de chiffres.
De drôles de jeux de rôles
Vous l’aurez compris, la clé pour cerner ces besoins psychologiques afin d’y répondre au mieux est l’écoute !
Michel Frisque nous propose alors un cas pratique sous forme de jeu de rôle.
Le contexte : une entreprise en difficulté. Les directeurs sont appelés par les actionnaires qui les somment de licencier du personnel pour tenter d’éviter la faillite. Les directeurs confient la lourde tâche aux managers d’équipe, à qui il est demandé d’établir une liste des collaborateurs à licencier.
Michel Frisque endosse alors le rôle du manager, qui face au stress généré par la situation, bascule en mode « survie », et refuse la lourde tâche qui lui est imposée. Il invite alors un participant à la masterclass de jouer le rôle du directeur qui le reçoit dans son bureau, et doit rallier le manager à sa cause en suivant ces étapes :
> Montrer de l’intérêt pour l’état psychologique de son interlocuteur
> Ecouter les arguments apportés par le manager
> Déceler son langage et ses besoins, guidé par les 4 profils de la méthode DISC
> Adopter le bon ton et apporter les arguments les plus pertinents pour réconforter son interlocuteur, et ainsi le faire sortir du mode « dégradé » dans lequel il avait basculé
> L’accompagner au mieux afin qu’il accepte de réaliser la tâche qui lui est demandée
Les participants qui se sont prêtés à l’exercice ont pu mettre les enseignements fraîchement appris à profit, et ont joué leur rôle avec beaucoup de sérieux et de conviction. Ensuite, l’ensemble du groupe a pu commenter le déroulé de l’exercice afin de définir avec Michel Frisque la meilleure façon d’agir dans les situations données.
L’empathie et l’agilité comportementale sont de mise dans chacune de ces situations. « L’empathie, c’est savoir se mettre dans les baskets de l’autre sans projeter ses propres émotions pour le comprendre, et ainsi pouvoir interagir efficacement avec lui. C’est du sur-mesure permanent. »
En résumé, un leader « agile et inspirant », c’est une personne motivée, engagée, authentique, qui a le sens des responsabilités, qui fait preuve de flexibilité et qui sait fédérer ! Elle écoute, entend et s’adapte à son environnement et à ses collaborateurs pour les emmener, dans un climat de confiance, vers un but donné. Grâce à son intelligence émotionnelle, elle sait déceler les qualités de chacun et s’appuyer dessus afin d’organiser le travail d’équipe et le rendre aussi efficace et épanouissant que possible pour tous.
Un dernier conseil ?
S’appuyer sur les qualités de chacun… Y compris les siennes !
« Exploitez vos qualités naturelles ! Cherchez à connaître les qualités qui sont les vôtres, et jouez votre propre jeu ».
L’authenticité est également une valeur phare, d’après M. Frisque. « Le comportement des autres est le reflet de votre propre comportement. » Lorsqu’un leader est authentique et sincère, il multiplie les chances que ses collaborateurs le soient aussi. Idem si il joue un rôle d’emprunt, ou si il joue à un jeu. Le jeu peut s’avérer dangereux ! Comme dirait Oscar Wilde : « Soyez vous-même, les autres sont déjà pris ! ».
L’avis des participants…
Avec 48 participants et un NPS (Net Promoter Score) à +68, soit 68% de répondants qui recommanderait totalement la master class, nul doute que la journée a répondu aux attentes des startuppers et startuppeuses présentes.
Nous remercions Michel Frisque pour son travail et son inspiration. Merci aussi à nos participants et à Euratechnologies de nous avoir mis à disposition leur salle.
Un article écrit par Mélodie Illès | Chargé de communication 360° & graphiste
Dir. Entreprises et Réseaux – Pôle Communication – HDFID
milles@hautsdefrance-id.fr